Après la catastrophe nucléaire qui a frappé Fukushima en 2011, l’Allemagne a pris la décision de se retirer, progressivement mais définitivement, du nucléaire. Ce « tournant énergétique » (Energiewende en version originale) s’accompagne d’une réduction des émissions de CO2 et d’une hausse de l’exploitation des énergies renouvelables. Le point sur les effets de cette transition énergétique, 5 ans après.
La transition énergétique en Allemagne sur de bons rails
Le recours aux énergies renouvelables pour suppléer les énergies fossiles est une problématique qui se pose à échelle internationale. Si l’avenir de la planète est en jeu, chaque pays doit aussi fournir l’énergie nécessaire à ses habitants, dont la consommation augmente de plus en plus.
En Allemagne, la transition énergétique a pris un virage radical en 2011, à la suite de la catastrophe nucléaire qui a endeuillé le Japon. Par respect pour l’environnement et pour l’homme, le pays a en effet décidé de mettre un terme à l’usage du nucléaire et de fermer ses centrales progressivement. En plus de sa volonté d’abandonner totalement cette source d’énergie, le pays s’est fixé deux objectifs :
- réduire ses émissions de CO2 de 40 % en 2020 par rapport aux chiffres relevés en 1990 ;
- augmenter graduellement la part d’énergies renouvelables utilisées pour produire de l’électricité, pour atteindre le chiffre de 80 % en 2050.
En 2014, les énergies renouvelables représentaient déjà 25,8 % de la production d’énergie en Allemagne, soit une hausse de plus de 10 points par rapport aux chiffres nationaux de 2009. Le constat est moins positif pour le bilan carbone qui reste à améliorer. La raison : l’usage du lignite et du charbon dans la production d’électricité, qui a légèrement augmenté depuis 5 ans afin de compenser la sortie du nucléaire de l’Allemagne et profitant de la baisse du prix du charbon.
Le charbon, principal « obstacle » à surmonter
Avec quelques états américains, l’Allemagne est le seul pays du monde de cette envergure à avoir pris autant de résolutions –et à les respecter- en matière d’énergie. Le pays est actuellement à mi-chemin concernant ses objectifs à atteindre et l’avenir s’annonce plutôt encourageant.
L’arrêt du nucléaire en Allemagne est désormais acté et permet de développer les énergies renouvelables, les moyens de stockage, le recours à l’efficacité énergétique et une consommation plus responsable de la part des particuliers.
L’objectif à présent consiste à réduire l’usage du charbon, choisi comme « palliatif compensatoire pragmatique » pour remplacer le nucléaire et compléter les énergies renouvelables. L’évolution des moyens de transports, des industries et leur passage aux énergies vertes est également un tournant majeur à négocier.
Forte de ses ambitions et des moyens mis en œuvre pour mener à bien sa transition énergétique, l’Allemagne est devenue pendant ces 5 dernières années un laboratoire d’expérimentation, qui pourrait inspirer la France dans ses démarches.