Toujours dans le cadre de la transition énergétique, la ministre souhaite prolonger la vie des centrales nucléaires de 10 ans et la faire passer de 40 à 50 ans. Retour sur la décision de la ministre de l’Ecologie.
Rallonger la durée de vie des centrales nucléaires
La ministre Ségolène Royal annonce sa décision quant à la question de la durée de vie des centrales nucléaires. Le 28 février, la ministre se dit en effet « prête à donner (le) feu vert » à la prolongation de leur durée de vie, a-t-elle indiqué sur France 3. Cette prolongation est de dix années, avec un passage de 40 à 50 ans. Une mesure toutefois « sous réserve de l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire [ASN] ». Cette dernière, seule à pouvoir prendre cette décision, a fait savoir qu’elle ne se prononcerait pas avant 2018.
La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie justifie son choix en affirmant que les centrales exploitées par EDF « sont déjà amorties, donc produiront une électricité meilleur marché ». Un sujet estimé important puisque cela a des conséquences directes sur le bilan financier d’EDF. Quant à Jean-Bernard Lévy, son président, il avait souligné, mi-février, que « l’Etat [avait] donné son accord pour que nous modernisions le parc actuel de façon à ce que la durée de vie qui a été conçue pour quarante ans, nous la montions à cinquante et soixante ans, sous réserve que la sécurité nucléaire soit garantie ». De son côté, David Cormand, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les-Verts, réagi dans un tweet : « L’Ecologie, c’est fini ».
Une décision en faveur de la transition énergétique ?
Alors que les objectifs de la transition énergétique sont inscrits à l’ordre du jour, le Ministère de l’Ecologie doit présenter le 7 mars prochain la Première programmation pluriannuelle de l’Energie (PPE), en comité de suivi de la loi. Une programmation qui a pour but de fixer les scénarios d’évolution des capacités de production par type d’énergie pour les huit années à venir. Cela concerne aussi bien le nucléaire, le solaire ou encore l’éolien.
Toujours dans la logique de la transition énergétique, la décision de la ministre viendrait se placer « dans le contexte de la baisse de la part du nucléaire de 75 à 50 % dans la production d’électricité pour monter en puissance sur le renouvelable ». D’ici 2025, ce texte prévoit de réduire de moitié la part de l’atome dans la production électrique française. Pour ce qui est de la production nucléaire du pays, celle-ci est plafonnée à 63,2 gigawatts, soit son niveau actuel. Suite à cette disposition, EDF se voit alors contrainte de fermer deux réacteurs. Son président, Jean-Bernard Lévy affirme qu’il « n’y a pas d’autre fermeture de prévue dans les dix années à venir ».